L’histoire hydro-morphologique du fleuve

La Loire a connu de grandes évolutions au fil du temps en lien avec sa géologie et le climat. Mais la Loire que nous connaissons a aussi été façonnée par les activités humaines qui s’y sont développées. Les études archéologiques nous confirment la grande influence humaine exercée sur l’hydro-morphologie du Fleuve depuis l’antiquité. La Loire n’est pas un fleuve « sauvage ».

Plus récemment, au milieu du 19ème siècle, la Loire ne fait pas exception aux grands travaux qui touchent les grands estuaires français et européens. La priorité est donnée au développement industriel et au trafic portuaire : pour que Nantes devienne un port maritime et reste accessible à la grande navigation, d’importants travaux sont réalisés, dont, au premier chef, l’augmentation des profondeurs.

En amont de Nantes et en vue de relier son bassin à celui de la Seine, la Loire est rendue navigable de Nantes au Bec de Maine. D’abord expérimentale de la Maine à Chalonnes-sur-Loire, à partir de 1906, la mise en place de plus de 700 épis fut poursuivie jusqu’à Oudon en 1915 afin de raccorder le « nouveau » chenal, au bassin de marée. Par la suite, des adaptations locales ont lieu : choix d’un bras navigable, démantèlement d’anciens ouvrages (duits), arasement de seuils naturels.

Ces interventions se sont traduites par une simplification de la géométrie du fleuve : comblement et colmatage latéraux, approfondissement et régularisation de son chenal principal. Sur l’ensemble du territoire, le niveau des basses eaux (étiage et basse mer) s’est abaissé de façon spectaculaire, modifiant l’équilibre général entre l’influence fluviale à l’amont et marine à l’aval, au bénéfice de cette dernière.

Débit nécessaire pour atteindre le zéro © GIP Loire Estuaire

Il y a un siècle, l’influence de la marée se faisait sentir quelques kilomètres en amont de Nantes ; depuis une vingtaine d’années, elle se stabilise au-delà d’Ancenis ; soit une remontée de plus de 30 kilomètres au cours du 20ème siècle.

Des berges “estuariennes”, soumises à la marée, se sont substituées au linéaire fluvial entre Ancenis et Nantes.

Un estuaire plus long et moins large
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