La dynamique fluviale

La Loire est sans cesse en mouvement, elle évolue tout au long de son cours et au fil du temps. Elle transporte au fil de l’eau, depuis sa source, des sédiments qui façonnent son tracé, et offre des habitats diversifiés pour les espèces.

Grâce à ses eaux, aux processus d’érosion et de dépôt elle aspire à créer à régénérer de nouvelles formes. Cela correspond à la dynamique fluviale.

Entre Montsoreau et Nantes, la vallée de la Loire se compose d’un bras principal, d’annexes fluviales (bras secondaires, bras morts ou boires), d’îles, de prairies inondables, bordés de coteaux parfois abrupts.

La dynamique du fleuve va s’exprimer différemment et plus ou moins librement selon les secteurs. Elle est effectivement largement influencée par la géologie (présence de socles rocheux naturels), mais aussi par l’ensemble des aménagements humains plus ou moins anciens (levées, digues, ouvrages pour la navigation, 60% de ses berges enrochées ou aménagées en cales, quais…).

La Loire à l’amont des Ponts-de-Cé - 15 juin 2011 © CLD - PiDé
La Loire à l’aval des Ponts-de-Cé - 24 juillet 2003 © GIPLE

La Loire, son bras principal et ses bras secondaires suivent les mêmes principes physiques d’équilibre entre l’eau et le sable avec plus ou moins d’intensité.

Les bras secondaires

Les bras secondaires sont des bras connectés par l’amont et l’aval à la Loire. La profondeur et la vitesse du courant y sont plus faibles que dans le chenal principal, ce qui en fait des zones de refuge importantes pour les espèces. Ils sont en général sableux, et plus ou moins végétalisés selon leur stade d’évolution et la pression d’entretien. Ces bras secondaires restent en eau une grande partie de l’année et isolent ainsi les îles du continent.

Plus la période de mise en eau des bras secondaires est courte, moins ils sont dynamiques et plus la végétation arbustive et arborée peut s’installer, accélérant ainsi l’accumulation de sédiments au sein du bras et entrainant un ralentissement des écoulements et l’installation de végétation. Leur rôle dans l’écoulement des crues est alors modifié, ce qui motive des campagnes d’entretien.

Dans la partie du fleuve entre Ancenis et Nantes, la propagation de la marée dynamique se conjugue aux apports du fleuve, si bien que dans certaines conditions, les annexes de ce secteur peuvent se remplir et se vider deux fois par jour.

Les boires ou bras morts

Les boires quant à elles sont d’anciens bras secondaires, ou de très anciens canaux qui n’ont plus qu’une connexion au fleuve, généralement par l’aval. Elles peuvent être alimentées par le fleuve directement, par sa nappe alluviale et par les petits ou grands ruisseaux des bassins versants voisins. Les annexes de type boire/bras mort peuvent n’être connectées directement au fleuve que sur de très courtes périodes, en période de crue, selon les années. En période d’étiage, seules persistent quelques pièces d’eau au milieu d’une végétation herbacée.

Boire déconnectée du lit principal pendant les débits d'étiage, une diversité d’habitats
Boire connectée au chenal principal, en hiver

La présence de bras mort est naturelle dans un fleuve qui évolue au fil du temps. Ces milieux contribuent à sa richesse.

D’autres espaces humides vivent avec le fleuve, de la petite zone humide aux marais mouillés.

Les marais constituent des cuvettes d’expansion fluviales soumises à de fortes contraintes d’inondabilité présentant des îlots de végétation dense (hélophytes*) au sein d’espaces plus ou moins vaseux et exondés.

L’inondabilité requise dépasse 100 jours par an. Les marais font souvent l’objet d’une gestion hydraulique comme par exemple le marais de la Baumette aux Ponts-de-Cé, le marais de Grée à Ancenis ou le marais de Goulaine en amont de Nantes. Leur alimentation en eau, en fonction de leur position et de leur étanchéité, va être assurée par le fleuve (remous aval), la nappe alluviale et les bassins latéraux. Les marais présentent des enjeux majeurs en termes de richesse et de support de fonctionnalités écologiques. Leur conservation et l’amélioration des continuités avec la Loire suppose des soins particuliers et les enjeux sont amplifiés par les évolutions climatiques attendues.

Marais de Grée
Marais de Grée
Marais de Grée Aubinière
Marais de Grée Aubinière
Mise en eau des annexes hydrauliques et de la plaine alluviale © GIP Loire Estuaire
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